Acouphènes - D'où vient ce bruit agaçant dans vos oreilles ?

En bref

Les acouphènes désignent un bruit permanent dans les oreilles qui peut se manifester de diverses manières, sous la forme d’un sifflement ou d’un tintement par exemple. En règle générale, il s’agit d’une affection d’ordre psychosomatique, mais dans certains cas plus rares, la cause des acouphènes peut être physique ou provenir d’une source sonore externe.

Les acouphènes, dont les causes peuvent varier, sont souvent précédés d’une perte soudaine d’audition ou d’un traumatisme. Une perte auditive ou un bruit constant favorisent l’apparition de bourdonnements dans les oreilles tout comme certaines maladies ou la prise de certains médicaments.

Les acouphènes doivent souvent être traités à différents niveaux. Il est nécessaire que des professionnels (médecins ORL et psychologues) collaborent et que certaines mesures en plus du traitement soient prises pour augmenter les chances de réussite.

Qu’ils prennent la forme d’un sifflement, d’un bourdonnement ou d’un tintement, les acouphènes consistent en un bruit spécifique qu’entendent constamment les personnes qui y sont sujettes. Près de 10 % de la population en souffre au cours de sa vie, dans une ou deux oreilles. Le son entendu peut aussi varier d’une personne à l’autre. Beaucoup perçoivent un bip aigu comparable à celui qui accompagne une mire sur un vieux poste de télévision. D’autres décrivent leurs acouphènes comme un bourdonnement sourd et intense.

On parle d’acouphènes objectifs lorsqu’une véritable source de bruit dans ou à proximité de l’oreille peut être identifiée comme cause physique. Il s’agit de la forme la plus courante d’acouphènes. Les acouphènes subjectifs ne sont pas liés à des sources de bruit extérieures, mais prennent la forme d’un son spécifique. Cela peut être dû au fait que le cerveau a mal enregistré une certaine fréquence et qu’il la perçoit en continu. D’où le fait qu’on considère les acouphènes comme une maladie psychosomatique.

Les acouphènes chroniques correspondent à des bruits dans l’oreille qui persistent plus de trois mois.

On peut associer les acouphènes à une forte détonation, mais également à un traumatisme sonore, qui survient lorsque des niveaux sonores très élevés sont atteints et viennent endommager les mécanismes de l’oreille interne. Cela peut se produire lors d’explosions ou de l’utilisation d’armes à feu par exemple. Un léger traumatisme sonore peut engendrer une perte auditive fonctionnelle temporaire, mais peut également abîmer durablement l’oreille interne ou même perforer le tympan. .

Bruit permanent + perte auditive = risque accru d’acouphènes !

Évoluer constamment dans un environnement bruyant peut entraîner des dommages durables au niveau de l’oreille. Une exposition prolongée à un niveau sonore de 80 à 90 décibels engendre souvent une perte auditive, ce qui est à l’origine de nombreux acouphènes.

En général, les acouphènes et la perte auditive sont très étroitement liés, ce qu’on peut également observer en cas de perte auditive liée à l’âge. Les personnes souffrant d’acouphènes sont souvent sujettes à une forme de perte auditive. L’inverse n’est pas toujours vrai, car la perte auditive ne s'accompagne pas nécessairement d'acouphènes.

D’autres causes qu’une exposition excessive au bruit peuvent être à l’origine d’acouphènes. C’est le cas par exemple des lésions cérébrales, des traumatismes cranio-cérébraux ou des fractures du crâne qui s’accompagnent souvent d’une forme de perte auditive et d’acouphènes.

Maladies ou médicaments à l’origine des acouphènes

Certaines affections peuvent également provoquer des acouphènes, comme par exemple :

• la maladie de Ménière (acouphènes associés à des vertiges)
• l’otospongiose (ossification héréditaire de l’oreille interne)
• les otites
• le neurinome de l’acoustique (tumeur bénigne au niveau du nerf acoustique)
• les affections cardiovasculaires
• les néphropathies (maladies des reins)
• les maladies de la moelle osseuse et les maladies du sang (polycythémie, anémie)
• les troubles nerveux
• les troubles métaboliques
• les affections vasculaires
• les tumeurs (au niveau de la tête, du cou ou de l’oreille interne)
• les affections musculaires
• la dysfonction tubaire

Les affections de l’oreille interne peuvent également être corrélées à la prise de certains médicaments (aspirine, quinine, antibiotiques, dispositifs chimiothérapeutiques).

Le stress : principal risque d’acouphènes

Qui dit stress, dit tensions. Quand l’organisme est tendu, cette tension se transmet à l’ensemble du corps et ses organes, en ce compris les oreilles, qui sont particulièrement sensibles au bruit sous l’effet du stress. D’une part, les facultés de filtration auditive sont limitées en cas de tension : les bruits sont moins filtrés, ce qui induit une surexposition aux stimuli sonores et une augmentation du stress. D’autre part, lorsqu’un niveau élevé de stress s’installe sur la durée, certains bruits de la vie quotidienne peuvent devenir désagréables. On parle alors d’hypersensibilité aux bruits extérieurs (hyperacousie), phénomène qui survient souvent chez les personnes sujettes aux acouphènes.

Les acouphènes ont souvent pour effet d’augmenter le niveau de stress. Ce dernier n’est d’ailleurs pas toujours à l’origine des bruits parasites, mais en augmente considérablement les risques.

Outre le bruit constant, on retrouve parmi les symptômes les plus courants :

• la perte auditive (complète ou partielle)
• les insomnies
• les troubles de la concentration
• la tension
• l’irritabilité
• les maux de tête
• les douleurs aux oreilles
• la dépression et l'anxiété

Toutefois, un bourdonnement dans les oreilles n’est pas toujours synonyme d’acouphènes, sensation auditive qui n’est pas toujours facile à établir selon les cas. Pour pouvoir poser un diagnostic, il faut écarter les autres causes pouvant être à l'origine du bruit.

Des autotests existent sur Internet, mais ne peuvent pas remplacer un avis médical. Spécialiste en la matière, le médecin ORL peut exclure certaines pistes et chercher une cause physique à l’origine des acouphènes.

C’est grâce à une série d’analyses reposant sur différents tests d’audition comme l'acoumétrie, l’audiogramme et la mesure de la compensation sonore que le diagnostic des acouphènes peut être établi. Un examen neurologique s'appuyant sur différentes techniques d’imagerie médicale peut également s’avérer utile pour poser un diagnostic, surtout afin d’exclure des maladies plus graves. Pour finir, le volume et la fréquence des acouphènes doivent être déterminés à l’aide d’un audiomètre, test nécessitant la participation directe du patient et fournissant donc un résultat et une mesure subjectifs. On tiendra également compte des symptômes d’ordre psychologique.

À ce jour, les acouphènes restent incurables même si de nombreux patients déclarent que leurs bruits parasites ont soudainement disparu d’eux-mêmes. Néanmoins, les acouphènes persistants ne se soignent pas à l’aide de médicaments. Tant les causes sous-jacentes que les symptômes doivent être examinés au cas par cas. Le succès du traitement varie donc fortement d’un patient à l’autre.

Forme la plus fréquente, les acouphènes subjectifs sont considérés comme étant une maladie psychosomatique. C’est pourquoi le traitement requiert souvent une collaboration étroite entre spécialistes ORL et psychologues. Certains hôpitaux disposent même de cliniques ou centres spécialisés dans le traitement des acouphènes où les patients peuvent être pris en charge par une équipe composée de différents spécialistes en la matière. À noter qu’on ne traite pas les acouphènes aigus et chroniques de la même manière.

Traitement des acouphènes aigus

Lorsque des sons surviennent dans les oreilles pour la première fois, il est essentiel de poser un diagnostic et d’éviter que les acouphènes aigus ne deviennent chroniques. Pour ce faire, il convient de se tourner vers des spécialistes afin de prendre les mesures adéquates. En fonction de la cause des acouphènes, le spécialiste peut envisager la prise de médicaments soutenant la circulation sanguine. Des antagonistes du glutamate ou du calcium peuvent parfois s’avérer efficaces.

Pour prévenir le développement d’acouphènes chroniques, il est primordial de détourner l’attention des bruits parasites survenant dans les oreilles. D’où l’importance de se faire aider. Plus les acouphènes nuisent au patient, plus le traitement sera difficile. En effet, le sifflement des acouphènes est lié à une région du cerveau responsable des capacités d’apprentissage, ce qui peut être très dérangeant et causer des troubles de la concentration. Pour aider le patient au mieux, on recommande des soins d’ordre psychologique et ce, tant pour les acouphènes aigus que chroniques.

Traitement des acouphènes chroniques

Il est essentiel de soigner les acouphènes, surtout à un stade chronique, sur le plan psychologique. Les symptômes psychiques augmentent souvent à mesure que les acouphènes se développent. Beaucoup de personnes sujettes aux acouphènes chroniques souffrent également de dépression et d’anxiété en raison de troubles du sommeil et de la concentration ou d’un manque de motivation. L’aspect psychosomatique des acouphènes subjectifs est souvent pris à légère et les patients pensent généralement que des mesures médicales intervenant uniquement sur le plan physique (chirurgie ou prise de médicaments) suffisent à guérir leurs acouphènes. Toutefois, ce type de traitement n’est efficace que dans les cas rares d’acouphènes objectifs.

Heureusement, pour les acouphènes subjectifs, il existe également un traitement qui agit généralement sur deux niveaux :

• Les causes physiques sont décelées et traitées avec des médicaments. Dans la plupart des cas, il est difficile d’établir clairement les causes des acouphènes et, en général, le premier traitement ne suffit pas pour en venir à bout.
• Le traitement médicamenteux doit souvent être combiné à un traitement psychologique et à différentes mesures que le patient peut prendre lui-même pour soulager ses symptômes.

Quels traitements en cas d’acouphènes ?

Dans certains cas, une hospitalisation peut être envisagée. Cette option est surtout privilégiée quand la médication doit être supervisée. Toutefois, elle peut également être utile pour soustraire temporairement le patient à son environnement, notamment lorsque des sources de stress sont présentes au quotidien et provoquent des acouphènes. Éviter et apprendre à gérer les situations stressantes peut également se révéler bénéfique.

C’est dans un cabinet, des cliniques ou des centres spécialisés contre les acouphènes que la prise en charge démarre. La discussion entre le patient et le médecin est un point central dans le traitement. Le caractère subjectif des acouphènes requiert dans un premier temps la compréhension par le médecin et l’acceptation par le patient. Il convient de faire appel à un spécialiste avant de choisir quel traitement est adéquat.

Parmi les possibilités les plus courantes pour un traitement de première ligne (également appelé « traitement primaire »), on retrouve notamment :

• La technique de relaxation progressive de Jacobson pour réduire le stress et détendre les muscles ;
• La thérapie comportementale et cognitive pour réduire le stress et apprendre à vivre avec ses acouphènes ;
• L’entraînement à l’écoute pour entraîner les filtres auditifs et détourner la perception des bruits parasites.

À noter : la clé pour un traitement réussi, c’est la relation de confiance qui lie le patient à ses médecins. Si celle-ci est solide, les chances de succès seront nettement plus importantes. Dans tous les cas, peu importe le type de traitement choisi, il ne doit jamais être source de stress !

Mesures d'accompagnement pour soulager les acouphènes

Outre une aide médicale et psychologique spécialisée, diverses autres mesures thérapeutiques peuvent être envisagées en cas d’acouphènes. Il existe ainsi un large éventail de techniques corporelles qui permettent une approche holistique du problème :

• La méthode Feldenkrais
• La technique Alexander
• La méditation
• L’entraînement autogène
• Les exercices de respiration
• Le yoga
• Le thai chi
• Le biofeedback
• La musicothérapie
• La chromothérapie (thérapie par les couleurs)
• L’hydrothérapie
• L'acupuncture
• L'ostéopathie
• Les massages
• La kinésiologie

En optant pour un traitement complémentaire, on peut choisir soi-même les mesures qui conviennent le mieux à son cas. Cela ne coûte rien d’essayer plusieurs options jusqu’à trouver le traitement adéquat.

Il existe un tas de remèdes « de grand-mère » en plus des mesures thérapeutiques de première et deuxième ligne (également appelées « traitements primaires et secondaires ») mentionnées ci-dessus. Certains visent principalement à apaiser les symptômes les plus fréquents ; d’autres ciblent également le traitement direct des acouphènes.

Parmi les remèdes les plus courants, on retrouve les plantes médicinales qui contribuent à réduire le stress et participent à l’endormissement ou à la concentration. La valériane et la lavande s’utilisent sous forme d’extrait ou d’infusion par exemple. Le magnésium peut également s’avérer utile, car il joue un rôle dans le processus de division cellulaire et contribue à une fonction psychologique normale.

L’homéopathie et la naturopathie (médecine alternative naturelle) offrent tout un tas de traitements sous la forme de compléments adaptés pour soulager les symptômes liés aux acouphènes. Toutefois, le traitement des acouphènes uniquement par voie homéopathique ne suffit pas et doit plutôt être envisagé en complément d’un autre traitement.

Pour ce qui est des dispositifs médicaux, il existe des appareils auditifs spéciaux disponibles pour les patients atteints d’une perte auditive ou non. La thérapie sonore consiste à considérer la perception des sons comme étant une fonction pouvant être contrôlée et réapprise sur une plus longue période. En exposant l’oreille et le cerveau à des sons spécifiques, la perception des acouphènes passe progressivement au second plan. Certaines applications existent aussi et sont spécialement dédiées au traitement des acouphènes.

Les 10 principales mesures pour traiter soi-même les acouphènes

1. Demander l’avis d’un professionnel dès l’apparition de sons inhabituels dans les oreilles ;
2. Éviter les sources de stress ;
3. Éviter le silence complet ;
4. S’accorder suffisamment de moments de distraction ;
5. Faire régulièrement des pauses pour se détendre ;
6. Vivre des expériences positives ;
7. Positiver ;
8. Échanger avec d’autres personnes sujettes aux acouphènes ;
9. Accepter ses acouphènes et garder à l’esprit qu’ils sont temporaires ;
10. Prendre son mal en patience.

Publié le : 22.09.2023

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