AVC - Causes, symptômes et traitement

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Lors d'un accident vasculaire cérébral (AVC), une partie du cerveau n'est plus correctement irriguée. Cela peut être dû à un caillot de sang qui obstrue un vaisseau sanguin par exemple, dont le résultat est une défaillance soudaine de certaines fonctions cérébrales. Les personnes qui y sont sujettes peuvent souffrir d'une paralysie, de troubles de la vue ou de la parole notamment. Une attaque cérébrale doit toujours être considérée comme une urgence médicale et nécessite un traitement immédiat, car elle peut provoquer des dommages irréparables. Découvrez comment reconnaître une attaque cérébrale et les gestes à adopter en cas d'urgence.
Un AVC, c’est quoi ?
Un accident vasculaire cérébral (AVC) est une attaque qui survient sans crier gare : les cellules nerveuses environnantes ne sont plus suffisamment alimentées en oxygène et en nutriments en raison d'un trouble de la circulation sanguine ou d'une hémorragie cérébrale, ce qui entraîne une défaillance de la région du cerveau concernée. Cela se traduit par des troubles de certaines capacités et fonctions corporelles. Un AVC est une attaque soudaine qui engendre souvent une paralysie – et en particulier une hémiplégie (paralysie d'une moitié du corps) –, des troubles de la vue ou du langage chez les personnes concernées.
Chaque année, rien qu'en Belgique, pas moins de 19 000 personnes sont victimes d'un AVC et près d'une personne sur quatre décède des suites de cette attaque dans l'année qui suit. Parmi les personnes qui survivent à un AVC, environ 40 % souffrent d'un ou plusieurs handicap(s) physique(s) permanent(s). L'AVC est ainsi non seulement la deuxième cause de décès dans le monde, mais aussi la première cause d'invalidité permanente chez les adultes.
Bon à savoir :
En raison de la gravité des séquelles, un accident vasculaire cérébral doit toujours être considéré comme une urgence médicale, car les cellules nerveuses peuvent mourir en l'espace de quelques heures et provoquer des dommages irréparables au niveau du cerveau. Il est donc primordial d'administrer immédiatement un traitement médical complet aux personnes concernées. Si vous suspectez un AVC, contactez le numéro d'urgence 112 pour demander une ambulance et évitez de perdre trop de temps en passant par le médecin traitant.
Quelles sont les différentes formes d'AVC ?
Les médecins distinguent deux types d'attaques :
1. L'infarctus cérébral (AVC ischémique) est la forme la plus fréquente d'AVC et survient dans 80 % des cas. Il se produit en raison d'un manque d'irrigation (ischémie) dû à l'obstruction d'un vaisseau sanguin dans le cerveau, la plupart du temps à cause d'un caillot de sang.
2. L'hémorragie cérébrale (AVC hémorragique) se produit lorsqu'un vaisseau sanguin éclate dans le cerveau. L'hématome qui en résulte exerce alors une pression sur les cellules nerveuses. L'hémorragie cérébrale est nettement plus rare que l'infarctus cérébral. Chez les personnes concernées, les vaisseaux sanguins sont souvent déjà endommagés en raison d'une tension artérielle trop élevée ou d'une artériosclérose par exemple. Toutefois, des malformations vasculaires congénitales ou acquises peuvent également favoriser la survenue d’hémorragies dans le cerveau.
Également appelé mini-AVC, l'accident ischémique transitoire (AIT) a la même cause qu'une attaque cérébrale ischémique, mais les symptômes neurologiques sont temporaires et disparaissent au bout de 24 heures maximum. L'AIT n'entraîne pas de lésions permanentes, certes, mais constitue une véritable mise en garde quant au risque d'être victime d'un AVC et doit donc être traité comme une urgence médicale
Quels sont les facteurs de risque d'un AVC ?
L'âge est considéré comme l'un des principaux facteurs de risque d'AVC : près de la moitié des personnes touchées ont plus de 70 ans. Toutefois, de nombreux autres facteurs et maladies antérieures peuvent aussi jouer un rôle, comme par exemple :
- les précédents AVC ou AIT surmontés
- l'hypertension artérielle
- le tabagisme
- une consommation accrue d'alcool
- le diabète (diabetes mellitus)
- les maladies cardiovasculaires (troubles du rythme cardiaque, infarctus du myocarde ou affections vasculaires)
- les troubles de la coagulation sanguine
- le surpoids
- la prise de la pilule à long terme
Bon à savoir :
L'âge est considéré comme un facteur de risque important d'AVC. Mais cela ne signifie pas que les seniors sont les seuls concernés ! Les jeunes, et même les enfants, peuvent aussi être victimes d'une attaque cérébrale.
Quels sont les symptômes typiques d'un AVC ?
Les symptômes d'une attaque vasculaire cérébrale varient en fonction de la région du cerveau touchée. Néanmoins, des symptômes tels qu'une paralysie, une perte de sensibilité et des troubles de la marche apparaissent chez presque toutes les personnes affectées.
La paralysie en cas d'attaque cérébrale se caractérise par le fait qu'elle n'affecte qu'une moitié du corps. Au niveau du visage, elle touche généralement un coin de la bouche qui tombe d'un côté par exemple. Si un bras est touché, il pend souvent mollement et ne parvient plus à saisir ou tenir des objets. Si la paralysie affecte une jambe, la personne concernée n'est souvent plus capable de la lever, sa démarche est hésitante ou déséquilibrée.
Un AVC peut également se caractériser par d’autres signes importants :
- troubles de la parole
- élocution saccadée, confuse, incompréhensible
- difficultés à trouver ses mots, déformation des syllabes
- paroles incompréhensibles
- troubles de la vue
- vision double ou floue
- perte partielle ou totale de l’acuité visuelle (défauts du champ visuel)
- cécité unilatérale de courte durée
- vertiges et troubles de l'équilibre, démarche mal assurée
- confusion et troubles de la conscience (pouvant aller jusqu'à la perte de connaissance)
- maux de tête soudains et intenses
- nausées et vomissements
Le test FAST : comment reconnaître un AVC ?
En cas d'attaque cérébrale, intervenir rapidement est d'une importance capitale. Rapide et facile, le test FAST permet de vérifier si un proche est victime d'un AVC :
- Face (visage) : demandez à la personne de sourire ou de montrer ses dents. Si un coin de la bouche pend, cela indique une hémiplégie.
- Arms (Bras) : demandez à la personne de tendre les deux bras devant elle. En cas d'hémiplégie, un bras s'abaisse ou tourne.
- Speech (parole) : demandez à la personne de répéter une phrase simple. Si elle n'y parvient pas ou si sa voix semble balbutiante ou traînante, cela indique un trouble du langage.
- Time (temps) : si la personne présente un de ces troubles, ne perdez pas de temps et appelez les secours ! En cas d'AVC, chaque minute compte.
Comment détecter un AVC ?
Bien souvent, c’est grâce aux signes typiques de défaillance qu’il est possible de diagnostiquer une attaque vasculaire cérébrale. Le médecin peut interroger le patient ou sa famille sur les éventuels facteurs de risque ou symptômes d'alerte précoce : dans de nombreux cas, l'attaque cérébrale à proprement parler est précédée d'un accident ischémique transitoire.
Une fois l’anamnèse terminée, différents procédés d'imagerie peuvent être utilisés. Ces derniers permettent de tirer des conclusions sur la cause de l'AVC et l'étendue des lésions cérébrales. Parmi les principaux examens, on retrouve :
- la tomodensitométrie (TDM), également appelée scanographie, ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM) qui permettent non seulement de déterminer la cause et l'étendue des troubles de la circulation sanguine, mais aussi d’estimer l’évolution de la maladie (prognose) de la personne concernée.
- l’angiographie, connue aussi sous le nom d'artériographie, qui permet de voir et d'examiner les vaisseaux sanguins dans le cerveau.
- l’échographie qui permet, par exemple, de détecter des obstructions vasculaires ou de déterminer s'il existe des altérations au niveau du cœur susceptibles de déclencher une nouvelle attaque.
La prise de sang ou l’électrocardiogramme (ECG) sont d’autres examens pouvant aider le médecin à identifier les facteurs de risque importants, tels qu'une arythmie ou une hyperglycémie.
Comment traiter un AVC ?
Lors du traitement d'un accident vasculaire cérébral, chaque minute compte, car plus le traitement commence tôt, plus les chances sont grandes que les séquelles disparaissent en grande partie, voire complètement. Dans l'idéal, les patients victimes d'un AVC doivent être hospitalisés dans une Stroke Unit (ou « Unité cérébrovasculaire »), un service spécialisé de l'hôpital où une équipe de médecins et thérapeutes spécialisés peuvent les prendre en charge.
Tout d'abord, il est important de normaliser les paramètres vitaux après un AVC, comme la fréquence respiratoire, la fréquence cardiaque, la saturation en oxygène et la pression artérielle. Si l'AVC est dû à un caillot de sang, il est nécessaire de l'éliminer et de rétablir le passage dans le vaisseau sanguin. Si l'AVC remonte à moins de trois heures, le caillot de sang peut être dissous grâce à certains médicaments. Sinon, une intervention chirurgicale s’avère nécessaire. Des médicaments fluidifiant le sang peuvent également être utilisés pour empêcher la formation d'autres caillots. Si une hémorragie cérébrale est à l'origine de l'AVC, le sang qui s'est échappé exerce alors une pression sur le cerveau. Dans ce cas, les médecins doivent stopper l'hémorragie et retirer le sang qui s'est écoulé. Une opération peut s'avérer nécessaire.
Rééducation après un AVC
Si l'état du patient le permet, la rééducation peut débuter dans la Stroke Unit une fois le traitement initial terminé et se poursuit dans un centre de rééducation. La rééducation vise à rétablir autant que possible les fonctions motrices, linguistiques et mentales perdues suite à l'AVC. La kinésithérapie, la logopédie, l'ergothérapie et la psychothérapie sont autant de disciplines auxquelles il est possible de recourir. En effet, même si certaines parties du cerveau sont irrémédiablement endommagées suite à l'AVC, des zones cérébrales voisines peuvent souvent reprendre certaines de ces fonctions en charge. La rééducation apprend en outre aux patients à mener une vie aussi épanouie et autonome que possible avec des handicaps permanents.
Comment prévenir les risques d’AVC ?
Il n’est pas possible d’agir sur certains facteurs de risque comme l'âge ou la prédisposition génétique. En revanche, réduire, voire éliminer certains risques est envisageable.
Une activité physique régulière et une alimentation équilibrée sont toujours bénéfiques. Si vous souffrez d'hypertension artérielle ou de surpoids, un mode de vie actif et sain peut en outre contribuer à réduire deux facteurs importants de risque d'AVC. Une alimentation de type méditerranéenne est particulièrement indiquée, composée en grande partie d'aliments frais et végétaux, de poisson et de volaille et contenant peu de produits laitiers, de viande rouge ou transformée industriellement et de sucreries. L'alcool est à éviter ou à consommer avec modération en cas de risque accru d'AVC. On recommande souvent aux patients souffrant d'hypertension ou d'autres maladies telles que le diabète sucré, l'arythmie ou les troubles du métabolisme lipidique de veiller à respecter le traitement prescrit par leur médecin et à se rendre aux examens de contrôle. Les fumeurs doivent aussi essayer de limiter autant que possible leur consommation de nicotine ou, mieux encore, d'arrêter de fumer. Si vous éprouvez des difficultés à arrêter de fumer, n'hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou pharmacien.
Publié le : 21.09.2023
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