Impuissance sexuelle - Causes, symptômes et traitement

Si un homme souffre d’impuissance sexuelle, cela signifie qu’il n’a pas été en mesure de maintenir une érection pour des rapports satisfaisants pendant au moins six mois. Ce, malgré une excitation sexuelle. La cause de ce problème peut être d’ordre physique ou mental. La dysfonction érectile peut non seulement toucher la gent masculine dès 50 ans, mais également de jeunes hommes. Diabète sucré, cholestérol élevé, dépression sont autant d’affections pouvant être à l’origine de ce trouble. La première étape consiste en un traitement. Des médicaments complémentaires comme les inhibiteurs de la PDE5 influencent directement l’afflux sanguin vers le pénis pour des relations sexuelles fructueuses. En adoptant un mode de vie sain, il est possible d’éviter des maladies entraînant une impuissance sexuelle.

Les urologues parlent de dysfonction érectile (impuissance, Impotentia coeundi) lorsqu’un homme est incapable d’avoir une érection sur une période de six mois, malgré une stimulation sexuelle, ou s’il ne peut pas la maintenir lors de relations sexuelles. Cette problématique est très frustrante pour la plupart des hommes et des couples qui ne peuvent plus avoir de rapports satisfaisants bien que le désir sexuel (libido) soit présent. À long terme, cela peut nuire à la qualité de vie, au bien-être de(s) personne(s) concernée(s) et à la relation.

Le risque de souffrir de troubles érectiles augmente avec l'âge. En Allemagne par exemple, 2,3 % des trentenaires souffrent de problèmes d’érection et ce pourcentage monte à 53,4 % chez les septuagénaires. Avec l’éjaculation précoce (ejaculatio praecox), il s’agit de la forme la plus courante de dysfonction sexuelle chez les hommes. La fréquence du trouble peut varier d’un épisode occasionnel d’impuissance sexuelle à une perte systématique de la fonction érectile.

Il s’agit encore d’un sujet tabou : nombreux sont ceux qui n’osent pas en parler.

Comme mentionné ci-dessus, les troubles érectiles peuvent être liés à des causes mentales comme physiques et se produire de manière occasionnelle ou systématique. Un cercle vicieux peut s’installer lorsque le trouble se répète sans cesse : l’homme craint de ne pas réussir à maintenir son érection, ce qui atteint sa confiance en lui et son identité. Certains évènements antérieurs stressants peuvent en être à l’origine ainsi que diverses maladies, en particulier à partir de la cinquantaine.

Pour avoir une érection et la maintenir lors d’un rapport, différentes structures du corps doivent être en harmonie, à savoir les vaisseaux sanguins et les corps caverneux dans le pénis, mais également les hormones, le système nerveux et les muscles impliqués.

La structure des corps caverneux est qualifiée de spongieuse. Quand les veines s’élargissent lors d’une stimulation sexuelle, l’afflux sanguin augmente dans le pénis et les corps caverneux se remplissent de sang. Dans le même temps, la paroi des corps caverneux comprime les veines, en charge de l’irrigation sanguine. Cet engorgement dans les corps caverneux est nécessaire pour que le pénis se raidisse. Si l’une de ces phases est perturbée, l’érection ne peut se produire.

Maladies physiques pouvant entraîner des troubles érectiles

Les maladies neurologiques, comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson, les AVC ou même les tumeurs, peuvent perturber l’érection en bloquant l’influx nerveux envoyé par le cerveau vers le pénis lors de la stimulation sexuelle.

Les troubles métaboliques peuvent également être la cause de l’impuissance sexuelle. En cas de diabète sucré (diabète mellitus) mal contrôlé, les liaisons sucres-protéines s’accumulent dans les vaisseaux sanguins, ce qui diminue la circulation sanguine dans l’organisme, en ce compris le pénis. Une glycémie en permanence élevée abîme donc les nerfs qui sont pourtant essentiels pour avoir une érection.

L'athérosclérose (« durcissement des vaisseaux sanguins ») est la principale cause de l’impuissance sexuelle. En raison du rétrécissement des artères, l'irrigation des corps caverneux est trop faible. Le sang ne reste pas suffisamment longtemps pour maintenir le pénis en érection. D’autres pathologies comme l’hypertension artérielle, l’excès de cholestérol (hypercholestérolémie) et les maladies coronariennes sont d’autres causes potentielles d’un trouble érectile.

L’impuissance sexuelle peut également être due à un déséquilibre hormonal, à savoir un déficit en testostérone, ce qui diminue la capacité à avoir une érection.

Une hernie peut aussi être à l’origine du problème et perturber la transmission du signal du cerveau vers le pénis. C’est le cas également lors d’une paraplégie.

Les interventions chirurgicales, lors desquelles les terminaisons nerveuses ou les corps caverneux sont touchés, ou les malformations génitales comptent elles aussi parmi les causes physiques potentielles d’un trouble érectile.

Il est probable qu'il s'agisse d'une cause physique si :

• le trouble se développe progressivement ;
• le trouble survient lors d’un rapport ou de la masturbation ;
• les érections nocturnes, auxquelles tous les hommes sont sujets, ne se produisent pas.

Les causes mentales des troubles érectiles

Si, au contraire, le trouble ne se manifeste que dans certaines situations ou à la suite d’une période stressante, il est plus probable que l’impuissance soit d’origine psychologique. Ce cas de figure concerne surtout les jeunes hommes. Les causes psychologiques les plus récurrentes sont :

• le manque de confiance en soi ;
• les conflits internes, tels qu’une homosexualité refoulée ;
• la dépression ;
• l'insatisfaction vis-à-vis de son propre corps, qui peut entraîner un blocage ou de l’anxiété ;
• le stress et la pression de la performance.

La prise de médicaments et l’abus d’alcool peuvent également provoquer un trouble de l’érection.

Le médecin généraliste est souvent le premier point de contact en cas d’impuissance sexuelle. S’il le juge nécessaire, ce dernier peut rediriger le patient vers un urologue. Les questionnaires standards proposés dans ce genre de cas visent généralement à déceler les causes potentielles comme l’hypertension artérielle, le diabète sucré, une précédente opération ou un traitement médicamenteux. Ces différents points peuvent ensuite être discutés plus en détail lors d’un entretien personnel. Étant donné que l’origine du trouble peut aussi bien être physique que mentale, une visite chez un autre spécialiste, tel qu’un neurologue ou un orthopédiste, peut être nécessaire.

La dysfonction érectile étant souvent source de honte, il est primordial qu’une relation de confiance s’installe entre le médecin et son patient. Ce, afin que la communication soit claire et sans gêne en vue de déterminer la cause de l’impuissance. Le patient doit décrire ses symptômes le plus précisément possible et sans ambages, car celles-ci laissent trop souvent la place à l’interprétation. Quelle que soit la cause, un entretien avec un psychologue ou un sexologue peut également s’avérer utile, surtout lorsque la ou le partenaire du patient est impliqué(e).

L’examen physique consiste ensuite à examiner les organes génitaux ainsi que la prostate. Le médecin vérifie que le pénis, les testicules et la prostate ne présentent ni durcissement ni tumeur. Les testicules sont également inspectées pour déceler une éventuelle atrophie testiculaire (rétrécissement du testicule). Les résultats de ces observations permettent de déterminer la suite des examens.

Le médecin prendra également la tension du patient ainsi que son pouls afin d’exclure un trouble de la circulation sanguine. Une prise de sang lui permettra en outre de déceler d’éventuels facteurs de risque tels qu’un taux de sucre et de graisse trop élevé ou un taux de testostérone trop faible dans le sang. Celle-ci doit impérativement être effectuée le matin, lorsque le patient est à jeun et que le taux de testostérone est à son niveau le plus haut.

Si tous ces examens ne suffisent pas à déterminer l’origine du trouble érectile, le médecin peut demander une échographie (Doppler transcrânien ou TCD) afin d’analyser la circulation sanguine au niveau du pénis. Pour mieux visualiser les vaisseaux qui irriguent le pénis, le médecin injecte un médicament qui provoque une érection artificielle (test d'érection).

Le traitement de l’impuissance sexuelle dépend de l'origine de cette dernière. S’il s’agit d’une cause physique, le traitement de la maladie sous-jacente peut permettre d’atténuer voire guérir le trouble.

Le taux de testostérone est en général plus bas chez les hommes de plus de 50 ans. Il convient de compenser ce déficit – qui est normal – avec un traitement hormonal uniquement lorsque l’homme souffre de troubles érectiles ou de perte de libido.

Les médicaments sur ordonnance ont un effet pour 70 % à 80 % des hommes concernés. Les inhibiteurs de la PDE5 empêchent l'enzyme phosphodiestérase-5 de l'organisme de dégrader la substance messagère qui maintient l'érection. De cette manière, il reste davantage de cette substance de sorte que l’irrigation du pénis reste à niveau. Ce type de médicaments agit dans les 15 à 60 minutes et continue à faire effet pendant 4 à 12 heures après la prise. Les inhibiteurs de la PDE5 sont plus efficaces lorsqu’ils sont combinés à un traitement hormonal.

Si la prise d’inhibiteurs de la PDE5 n’est pas envisageable, une alternative possible est le traitement par auto-injections. Le sujet effectue lui-même les injections de médicament dans les corps caverneux à l’aide d’une aiguille ultrafine. Ce traitement permet d’augmenter l’afflux sanguin pour créer une érection, qui peut durer jusqu’à une heure.

Pour prévenir les troubles érectiles, il est conseillé d’adopter un mode de vie sain qui permet de réduire le risque de maladies cardio-vasculaires, de surpoids, d’hypercholestérolémie et de troubles de la circulation sanguine.
Voici quelques mesures que vous pouvez adopter :

• Faites au moins 30 minutes d’exercice par jour.
• Arrêtez de fumer.
• Réduisez voire arrêtez votre consommation d’alcool.
• Consultez régulièrement votre médecin pour mesurer, et au besoin traiter, votre tension et votre taux sanguin de sucre et de graisse.
• Maintenez un poids sain.
• Évitez le stress ou apprenez à vous détendre.
• Parlez sans tabou de vos symptômes avec votre partenaire et n’essayez pas de tout régler seul.

N’hésitez pas à consulter votre médecin généraliste afin d’exclure toute cause physique éventuelle.

Publié le : 12.10.2023

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