Incontinence urinaire - Que faire contre les fuites urinaires ?

L’incontinence urinaire, également connue sous le nom de « fuites urinaires », est un trouble de la miction très répandu. Selon les estimations, 10 % de la population y serait sujette. Sa prévalence augmente avec l’âge, bien que le trouble puisse toucher des hommes et des femmes de tout âge.

Bien que courant, le trouble reste un sujet tabou. Et pour cause ! Nous avons tendance à penser que l’acquisition de la propreté durant l’enfance nous met à l’abri de ce genre de désagréments. Face à l’embarras causé par les fuites urinaires, nombreux sont ceux qui rechignent à se rendre chez le médecin.

Mais comment perd-on le contrôle de ses voies urinaires ? En principe, acquisition de la propreté durant l’enfance et incontinence à l’âge adulte ne sont pas corrélées. L’énurésie, les petits accidents qui surviennent chez les enfants, n’est pas d’origine physique. À l’inverse, l’incontinence est imputable à différents facteurs physiques.

L’urine est produite par les reins, qu’elle quitte en empruntant les uretères avant d’atterrir dans la vessie où elle est retenue par le sphincter. Lorsque cette structure musculaire ne fonctionne plus (correctement), l’organisme n’est plus en mesure de retenir l’urine dans la vessie, ce qui donne lieu à des pertes incontrôlées. On parle alors d’incontinence urinaire, phénomène souvent associé à une vessie dite « hyperactive » ou « irritable ».

Parallèlement à l’incontinence urinaire, il existe également l’incontinence fécale, qui se caractérise par la perte de contrôle de la défécation. Bien que cette forme d’incontinence puisse toucher des personnes de tout âge, on la rencontre plus fréquemment chez les personnes âgées. Elle peut avoir des répercussions sur la santé mentale, du fait de la forte pression émotionnelle et psychologique qu’elle engendre chez les personnes touchées.

À l’apparition de l’incontinence, les fuites sont en général de l’ordre de quelques gouttes et s’accompagnent d’une pression au niveau du ventre. Elles surviennent par exemple lorsque la personne soulève un objet, rit, tousse ou éternue. Chez certaines personnes, l’incontinence se caractérise plutôt par des soudaines envies d’uriner qui se traduisent par des fuites lorsque la personne n’arrive pas à temps aux toilettes. Ce second phénomène se produit habituellement la nuit.

On distingue plusieurs types d’incontinence selon leurs causes. Voici les quatre formes les plus courantes.

1. L’incontinence d’effort

Forme la plus courante, ce type d’incontinence urinaire touche majoritairement les femmes. Lorsqu’elle survient chez l’homme, c’est en général uniquement à la suite d’une intervention chirurgicale comme une prostatectomie après un cancer de la prostate.

2. L’incontinence par impériosité

L’incontinence par impériosité se définit par le besoin impérieux et soudain d’uriner (appelé « urgenturie » ou « impériosité mictionnelle » ou « urinaire »). Associée à une perte de contrôle de la vessie, cette urgenturie donne souvent lieu à des pertes urinaires avant que la personne n'ait eu le temps de se rendre aux toilettes. On qualifie alors la vessie d’« hyperactive » ou « irritable ».

3. L’incontinence mixte

Il est question d’incontinence mixte lorsque l’incontinence d’effort et l’incontinence par impériosité coexistent. Ce type d’incontinence peut prendre différentes proportions et varie d’une personne à l’autre. Ainsi, certains patients ont affaire à une incontinence d’effort sévère associée à de légers symptômes d’une incontinence par impériosité, tandis que d’autres développent des symptômes modérés pour chacun des deux types d’incontinence.

4. L’incontinence par regorgement

Il est question d’incontinence par regorgement lorsque le fonctionnement du détrusor est perturbé et que la vessie ne se vide pas totalement. En d’autres termes, l’urine ne peut plus s’écouler par l’urètre. Lorsque la vessie est pleine, celle-ci déborde et fuit, mais ne se vide pas entièrement et une partie de l’urine demeure dans la vessie.

Il est conseillé aux personnes qui souffrent d’incontinence urinaire de consulter le plus rapidement possible. Dans la plupart des cas, un affaiblissement ou une faiblesse de la vessie se traite facilement au moyen de médicaments ou d’exercices ciblés, à condition d’identifier rapidement et précisément la cause du problème et de déterminer le traitement à suivre.

Votre médecin traitant peut toujours servir de premier point de contact pour des problèmes de vessie. Si les fuites surviennent lors de la grossesse ou à la ménopause, il est cependant conseillé de se tourner vers un gynécologue. S’ils le jugent nécessaire, ceux-ci pourront ensuite vous orienter vers un urologue.

Comment l’incontinence est-elle diagnostiquée ?

Après un entretien approfondi, le médecin procédera à un examen clinique. Il pourra notamment vous demander un échantillon d’urine ou vous inviter à tenir un journal de bord dans lequel noter les quantités bues, le volume d’urine, le degré d’urgenturie et le volume des fuites urinaires. Ce journal facilitera non seulement la pose du diagnostic, mais permettra également d’apporter d’éventuelles améliorations au cours du traitement.

Une échographie ou une radio de la vessie et de l’urètre peuvent également être réalisées pour déterminer l’origine de l’incontinence. Si nécessaire, on peut aussi mesurer la pression vésicale.

Dans certains cas, une cystoscopie (exploration de la vessie à l’aide d’une caméra endoscopique) se révèlera nécessaire pour confirmer le diagnostic.

• Il existe une panoplie de serviettes hygiéniques et protège-slips absorbants, aussi bien pour homme que pour femme. L’inconvénient de ces dispositifs est qu’il faut en changer régulièrement pour éviter les mauvaises odeurs. On trouve également des tampons absorbants pour les femmes et des « étuis péniens » pour les hommes, dispositif qui recueille les fuites légères à modérées. Victime de fuites nocturnes ? Les couches peuvent être la meilleure solution.

• Les pessaires sont une sorte d’anneau en silicone que l’on insère dans le vagin dans le but de stabiliser les organes. Ils sont surtout utilisés chez les femmes dont l’incontinence est due à une urétrotomie. Ils ne conviennent toutefois pas à un usage prolongé.

• Une sonde urinaire est destinée aux personnes dont la vessie est faible ou affaiblie. Ce dispositif, qui permet de collecter les fuites, se fixe au corps et draine l’urine au goutte à goutte vers une poche. Il existe également des « condoms urinaires » pour hommes spécialement conçus pour recueillir ou drainer l’urine. Ces « condoms » à usage unique sont parfois vendus avec une poche à urine.

• Pour les femmes, la rééducation périnéale peut également se révéler utile. Il existe des vibromasseurs en tous genres pour renforcer le périnée.

• Les couches, qui contribuent à protéger les vêtements et se portent facilement, permettent d’améliorer le confort du patient.

Médicaments contre l’incontinence urinaire

Peuvent avoir recours aux médicaments toutes les personnes sujettes à des fuites urinaires. On trouve plusieurs principes actifs convenant au traitement d’une vessie affaiblie.

• Les antibiotiques : En cas d’infection urinaire, les antibiotiques peuvent apporter un soulagement rapide. L’antibiotique tue les bactéries responsables de l’infection.

• La duloxétine : À l’origine utilisé contre la dépression, ce médicament est aujourd’hui principalement employé dans le traitement de l’incontinence d’effort. Il a pour effet d’augmenter l’activité neuronale du sphincter, facilitant ainsi le contrôle de ce dernier.

• Les œstrogènes : Les œstrogènes permettraient une meilleure maîtrise de la vessie, surtout chez les femmes. Un apport supplémentaire en œstrogènes augmente l’afflux de sang vers les muscles entourant l’urètre, ce qui accroît sa tension et sa réactivité. On a généralement recours aux œstrogènes à la ménopause afin de réparer ou préserver le tissu urétral.
• Les anticholinergiques : On recommande souvent les anticholinergiques aux personnes qui souffrent d’incontinence par impériosité. Ces dispositifs agissent sur les récepteurs des muscles de la vessie, les empêchant de se contracter. Ils permettent également d’augmenter la capacité de la vessie.

Les plantes à la rescousse

La nature offre aussi des solutions aux personnes souffrant d’incontinence. Les graines de potiron, sous forme d’huile par exemple, soutiennent la fonction vésicale¹ et ont un effet bénéfique sur la santé de la prostate¹. Elles profitent donc particulièrement aux hommes, chez qui l’hypertrophie de la prostate est une cause récurrente d’incontinence. La verge d’or (solidago), qui peut être bue en tisane, peut également apporter un soutien par son action diurétique et antibactérienne¹, qui permet le drainage des voies urinaires et l’évacuation des bactéries. La plante possède en outre des propriétés anti-inflammatoires, antispasmodiques et analgésiques¹. On conseillera également l’ortie¹, la canneberge¹ et les fleurs de foin¹.

¹ Allégation de santé en attente d’approbation par l’EFSA.

La rééducation périnéale

Les muscles du périnée, comme tout autre muscle, peuvent être entraînés et renforcés afin de lutter contre les fuites urinaires. C’est particulièrement important pour les femmes. Grâce à un entraînement spécifique des différentes couches musculaires autour de l’urètre et de l’anus, vous pourrez reprendre le contrôle de votre vessie. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas nécessaire de se rendre dans un centre sportif ; vous pouvez le faire chez vous en toute intimité en contractant et relâchant simplement votre périnée.

Voici trois exercices de rééducation périnéale :

• Superman : Mettez-vous à quatre pattes. À l’expiration, tendez un bras et la jambe opposée. À l’inspiration, ramenez les deux membres le plus près possible de votre tronc. Recommencez avec l’autre bras et l’autre jambe à la prochaine expiration.

• Le chat : Mettez-vous à quatre pattes. À l’inspiration, creusez le plus possible le dos. Lors de l’expiration, remontez progressivement jusqu’à faire le « gros dos ».

• La ballerine : Pour cet exercice, vous aurez besoin d’une chaise. Asseyez-vous, les pieds écartés de la largeur des hanches, le tronc bien droit et la jambe droite légèrement tournée vers l’extérieur. Prenez une grande inspiration, puis expirez tout en contractant le périnée. Levez-vous et faites un pas en avant. Cela créera une dynamique lorsque vous vous rassiérez en tournant, cette fois, l’autre jambe vers l’extérieur.

Répétez ces exercices plusieurs fois pour renforcer votre périnée.

Prendre soin de sa peau en cas d’incontinence

L’urine et les selles agressent fortement la peau. C’est pourquoi il est important pour les patients souffrant d’incontinence de prendre soin de leur peau :

• Prévenez l’apparition de maladies secondaires au moyen de crèmes. Tout le temps que persiste l’incontinence, il est recommandé d’utiliser des crèmes afin de préserver sa peau. Il est important d’utiliser les produits de soin adéquats pour garantir l’effet durable des crèmes. Demandez conseil à votre médecin ou pharmacien.

• L’excès d’hygiène abîme la barrière protectrice naturelle de la peau. Veillez donc à ne pas vous laver trop souvent.

• Préférez les savons au pH neutre aux produits agressifs.

• Utilisez un gant de toilette doux et respectueux de la peau pour votre toilette. Les gants de toilette rugueux peuvent irriter la peau.

• Utilisez de l’eau tiède (aux alentours de 25 °C) pour votre toilette intime. L’eau chaude peut abîmer davantage la peau sensible.

• Gardez les zones cutanées affectées sèches afin de ne laisser aucune possibilité aux germes de proliférer.

• Pour vous sécher, tapotez au lieu de frotter.

• Le meilleur moyen de limiter le risque d’incontinence chez les femmes est le renforcement régulier du périnée. De nombreux kinésithérapeutes proposent des exercices ciblés qui peuvent être réalisés chez soi.

• Il est également possible d’améliorer la résistance de sa vessie par un exercice ciblé qui consiste à attendre le dernier moment pour se rendre aux toilettes.

• L’obésité est un facteur de risque d’incontinence urinaire. Perdre du poids peut diminuer considérablement les symptômes de fuites.

• L’effort physique et le stress peuvent favoriser l’incontinence. Pensez à vous détendre afin de laisser souffler votre vessie.

• L’exercice et le sport restent la clé d’une vie saine. Ils permettent d’éviter le surpoids, de renforcer les muscles et de limiter le risque d’incontinence urinaire.

• Une alimentation quotidienne équilibrée est également primordiale pour garder un corps sain. Attention toutefois à bien choisir vos aliments, car certains irritent la vessie, à l’instar de diverses épices. C’est notamment le cas des épices. Limitez également votre consommation de sel si vous souffrez régulièrement de cystites ou d'infections urinaires.

• Buvez suffisamment d’eau ou d’infusions afin de préserver les fonctions de votre organisme et levez le pied sur le café et l’alcool, car ces boissons irritent la vessie.

Publié le : 17.10.2023

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