Insuffisance cardiaque

Aperçu
L’insuffisance cardiaque, c’est quoi ?
On parle d’insuffisance cardiaque lorsque le cœur n’est plus assez performant pour assurer un apport sanguin suffisant à l’organisme. Les organes, les muscles et le cerveau se retrouvent ainsi privés d’une partie de l’oxygène dont ils ont besoin. L’insuffisance cardiaque est l’une des principales causes de mortalité en Belgique.
Les différents types d’insuffisance
Il existe plusieurs types d’insuffisance cardiaque, qui se distinguent par leurs symptômes et leurs traitements. Tout d’abord, il convient de faire la différence entre l’insuffisance aiguë et chronique.
L’insuffisance cardiaque aiguë se caractérise par une apparition soudaine des symptômes. Plusieurs maladies peuvent en être à l’origine. Parmi elles, la valvulopathie et la crise cardiaque. L’insuffisance cardiaque aiguë peut découler d’une insuffisance chronique. Il s’agit d’une urgence médicale qui doit immédiatement être prise en charge. On la reconnaît généralement aux symptômes suivants :
- Toux et dyspnée sévère.
- Rythme cardiaque anormalement rapide.
- Peau froide, humide et livide.
- Des bruits pulmonaires sont parfois possibles.
À l’inverse, l’insuffisance cardiaque chronique se développe graduellement. La fonction cardiaque se dégrade progressivement si bien qu’on ne remarque parfois l’affection que plusieurs mois, voire plusieurs années après son apparition. Parmi les symptômes possibles, on retrouve les suivants :
- Essoufflement fréquent (en situation de stress d'abord, puis lors de périodes calmes également).
- Prise de poids ne pouvant être attribuée à l’alimentation.
- Nycturie (besoin d’uriner pendant la nuit).
- Fatigue et manque d’énergie plus fréquents.
- Œdème (au niveau des pieds, des jambes et des chevilles principalement).
Outre cette première distinction, on peut également différencier l’insuffisance systolique de l’insuffisance diastolique. La première se définit par la baisse des capacités du ventricule à expulser le sang, tandis que la seconde se caractérise par l'incapacité du ventricule à se remplir normalement de sang.
Pour diagnostiquer et traiter une insuffisance cardiaque, il faut tenir compte du ventricule touché : gauche, droit ou les deux.
L’insuffisance cardiaque gauche, droite et globale
Comme son nom l’indique, l’insuffisance cardiaque gauche touche le ventricule gauche. Le ventricule gauche a pour fonction de pomper le sang nouvellement oxygéné issu des poumons et de le propulser dans l’organisme. En cas d’insuffisance gauche, les capacités de pompage du ventricule sont amoindries, ce qui crée une accumulation de sang dans les veines pulmonaires. Les symptômes suivants peuvent alors apparaître :
- Toux irritative et dyspnée
- Œdème pulmonaire
- Cyanose
- Asthme cardiaque
En cas d’insuffisance cardiaque droite, c’est donc le ventricule droit qui est touché. Celui-ci est chargé de pomper le sang désoxygéné et de le renvoyer vers les poumons. Lors d’une insuffisance ventriculaire droite, le sang s’accumule dans les veines et on constate généralement l’apparition des symptômes suivants :
- rétention d’eau
- prise de poids soudaine due à la rétention d’eau
- gonflement qui assèche la peau et peut entraîner des inflammations (eczéma)
Une insuffisance cardiaque peut également toucher les deux ventricules. On parlera alors d’insuffisance cardiaque globale.

Autres symptômes de l’insuffisance cardiaque
Mis à part les symptômes mentionnés ci-dessus, d’autres signes peuvent mettre la puce à l’oreille, notamment les différents types d’arythmie cardiaque tels que la tachycardie (rythme cardiaque trop rapide) et la bradycardie (rythme cardiaque trop lent) ou encore l’insuffisance respiratoire. Une fibrillation atriale, dite également « auriculaire », peut également survenir. Il s’agit d’une des formes les plus répandues d’arythmie qui se caractérise par un rythme cardiaque très rapide et irrégulier. À un stade avancé, les symptômes suivants peuvent apparaître :
La classification NYHA : mesure de la gravité
L’insuffisance cardiaque est classifiée par degré de gravité. Ces degrés de gravité se basent sur les recommandations faites par les cardiologues de la New York Heart Association (NYHA).
- Classe I: lors d’un examen, le médecin peut déceler les premiers signes d’insuffisance cardiaque. Le patient ne présente cependant encore aucun symptôme.
- Classe II: l’insuffisance se manifeste progressivement lors d’efforts (monter les escaliers, porter un sac de course, courir).
- Classe III : les symptômes surviennent lors d’efforts physiques de faible intensité et comprennent la fatigue, la dyspnée, l’arythmie et l’oppression thoracique.
- Classe IV : les symptômes surviennent tant à l'effort que lors de phases de repos. Le patient doit généralement rester alité et nécessite une assistance.
Les causes de l’insuffisance
Plusieurs causes peuvent être à l’origine d’une insuffisance cardiaque. En tête de liste, on retrouve la cardiopathie coronarienne, maladie caractérisée par la calcification et le rétrécissement des artères coronaires, qui entraînent un ralentissement du débit cardiaque. En seconde position : l'hypertension, lorsque celle-ci n'est pas prise en charge. Une pression artérielle trop élevée contraint en effet le cœur à augmenter son rythme de pompage, si bien que ce dernier ne parvient plus à suivre. Toutes les maladies du cœur sont cependant susceptibles d’engendrer une insuffisance cardiaque. On citera parmi elle la malformation cardiaque, la valvulopathie et l’épanchement péricardique.
D’autres maladies peuvent également en être à l’origine comme l’anémie, la cirrhose, les maladies pulmonaires, le diabète et les infections. Certains médicaments peuvent également déclencher la maladie, tout comme l’abus d’alcool ou de drogue.
Traiter l’insuffisance
Le traitement de l’insuffisance cardiaque dépend d’un certain nombre de facteurs. Il faut ainsi tenir compte du type d’insuffisance, de l’évolution, de la gravité et de l’origine de la maladie.
Il existe plusieurs moyens de diagnostiquer une maladie du cœur. Généralement, le médecin procédera à une anamnèse, un examen clinique, une prise de la tension artérielle, une auscultation du cœur et des poumons et un électrocardiogramme (ECG). Une échographie, un cathétérisme cardiaque ou une radiographie thoracique peuvent également se révéler utiles.
Une fois l’insuffisance cardiaque aiguë traitée, il faudra s’attaquer à sa cause.
Le traitement médicamenteux
L’insuffisance cardiaque chronique est incurable, mais la traiter permet d’augmenter l’espérance et la qualité de vie du patient. Selon la cause de la maladie, on privilégiera, dans un premier temps, le traitement médicamenteux. On aura généralement recours aux inhibiteurs de l’ECA et aux bêta-bloquants, mais des digitaliques et des diurétiques pourront également être prescrits. Le type de médication dépend des symptômes et de l’origine de l’insuffisance.
La chirurgie
Dans certains cas, une intervention chirurgicale est requise. On procédera généralement à l’implantation d’un pacemaker ou d’un défibrillateur, ou à un pontage coronarien. Si l’activité fonctionnelle du cœur est trop gravement perturbée, une transplantation cardiaque peut être la seule solution.
Comment soulager son cœur ?
Il est important de traiter l’insuffisance cardiaque et la maladie qui en est à l’origine. De ce fait, adopter une bonne hygiène de vie est essentiel. Cela implique d’éviter la nicotine, de perdre quelques kilos en cas de surpoids et de réduire au maximum sa consommation d’alcool. Il faut également surveiller son cholestérol, car un taux élevé augmenterait la charge exercée sur le cœur. Les graisses animales et une alimentation riche en sel sont également déconseillées. En revanche, les fruits et les légumes doivent faire partie de votre alimentation quotidienne. Il est également important d’établir avec votre médecin un programme d’hydratation pour ne pas dépasser les 3 litres à boire quotidiennement tout en tenant compte des besoins individuels.
Là où, il y a quelques années, on préconisait de ménager son cœur, on prône aujourd’hui l’exercice. La marche nordique, les promenades et le vélo sont salutaires pour le cœur. Veillez toutefois à consulter votre médecin pour soutenir votre cœur de manière optimale.
Publié le : 17.10.2023
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