Rhume des foins - Quelles solutions ?

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Également appelée rhinite allergique saisonnière ou encore allergie au pollen, le rhume des foins est une forme d’allergie respiratoire. Les personnes qui en souffrent sont sensibles aux particules de pollen uniquement au moment de la floraison des arbres, des herbes et des graminées. À en croire les médecins, l’allergie au pollen est due à une hypersensibilité du système immunitaire aux protéines de différents pollens de plantes. Le rhume des foins provoque des symptômes tels que des yeux qui piquent, des éternuements à répétition ou un nez bouché notamment. Un test sanguin et cutané permet de détecter les allergènes responsables de l'allergie. Les symptômes aigus peuvent être traités par des médicaments, tandis qu'à long terme, la désensibilisation (appelée aussi hypersensibilisation ou parfois vaccination anti-allergique) permet d’atténuer les symptômes.
C’est quoi, le rhume des foins ?
Le rhume des foins est une forme de rhinite allergique due à une réaction excessive du système immunitaire. Il s'agit de la maladie allergique la plus fréquente : en Belgique, 18 % de la population est allergique au pollen des graminées et 10 % au pollen des arbres de la famille des Betulaceae (bouleau, noisetier et aulne). Contrairement au rhume des foins, la rhinite allergique peut survenir à n'importe quel moment de l'année et être déclenchée au contact de fèces d’acariens par exemple. Les personnes qui souffrent du rhume des foins (rhinite allergique saisonnière) ne sont principalement touchées que pendant la saison de floraison, d'avril à août. Les pollens sont de minuscules particules qui sont dispersées dans l'air par le vent. En les respirant, elles atteignent les muqueuses. Si le temps reste clair et sec jusqu'au début de l'automne, la saison du rhume des foins peut se prolonger jusqu'en octobre ou commencer plus tôt dans l'année.
Rhume des foins : quels sont les facteurs déclencheurs ?
Le rhume des foins est une allergie saisonnière. Les arbres, les graminées et les herbes répandent leur patrimoine génétique mâle sous forme de pollen qui est emporté par le vent. Tout le monde n'est pas allergique à tous les types de pollens propagés dans l’air. Ceux-ci varient d’ailleurs au fil des saisons. Les arbres à floraison précoce comme l’aulne, le noisetier et le frêne dispersent déjà leurs particules de janvier à avril. L’ambroisie et l’armoise, espèces d’arbres armées contre les températures plus fraîches de l'automne, provoquent des symptômes allergiques jusqu'en octobre. Certaines personnes allergiques souffrent du rhume des foins toute l'année alors que d'autres ne présentent des symptômes qu'au printemps ou en été.
Rhume des foins : quelles causes ?
Comme pour toutes les allergies, le système immunitaire de l'organisme réagit de manière excessive à des substances en principe inoffensives comme le pollen des plantes. Des globules blancs spécialisés (les lymphocytes) produisent des anticorps de classe E (immunoglobuline E ou IgE). Selon le principe de la clé et de la serrure, ces anticorps correspondent exactement à la structure de l'allergène. Ce processus est appelé sensibilisation. Lorsque l'allergène pénètre par les voies respiratoires supérieures, il est reconnu par les lymphocytes spécialisés. Ces derniers commandent l’activation d’autres cellules immunitaires et ainsi la production d’anticorps IgE. Au cours de ce processus, des médiateurs pro-inflammatoires tels que l'histamine sont libérés, ce qui attire et stimule d’autres cellules immunitaires. Ce mécanisme est similaire à celui qui se produit lorsque le système immunitaire est confronté à un agent pathogène. C’est l’histamine qui est responsable des symptômes typiques du rhume des foins tels que les éternuements, la toux ou les éruptions cutanées.
Ce processus est imputable à une prédisposition génétique et héréditaire à l’allergie (atopie). De ce fait, les enfants ayant des parents allergiques ont un risque accru de développer une allergie plus tard dans leur vie :
- si aucun membre de la famille n'est allergique, le risque d'allergie des enfants est de 5 à 15 %.
- si un des parents ou un des frères et sœurs est allergique, le risque est de 25 à 30 %.
- si les deux parents sont allergiques, le risque pour l'enfant passe de 40 à 60 %.
si les deux parents souffrent de la même allergie, le risque pour l'enfant augmente encore pour atteindre 60 à 80 %.
Outre l'hérédité, les facteurs environnementaux jouent également un rôle capital. Ainsi, les adultes et les enfants exposés à la fumée de cigarette, aux particules fines, aux gaz d'échappement des voitures et autres émanations dans l'air ambiant ont un risque plus élevé de développer une allergie plus tard. Ce risque est également valable pour les femmes enceintes : il est primordial que la grossesse se déroule dans un environnement sans tabac afin de garantir à l’enfant à naître une meilleure protection contre les allergies.
Rhume des foins : quels symptômes ?
Parmi les symptômes les plus fréquents du rhume des foins, on retrouve les yeux larmoyants ou qui démangent avec des paupières gonflées, des éternuements en salve, un écoulement nasal permanent ou un nez bouché. Des démangeaisons et une sensation de brûlure au niveau du palais et de la gorge, qui se propagent jusque dans les oreilles, en sont également des symptômes caractéristiques. La plupart du temps, ces symptômes s'accompagnent de troubles du sommeil ou de fatigue. Parfois, la peau peut également être touchée. Cela se traduit alors par une dermatite atopique ou de l’eczéma.
Si les symptômes s'aggravent et qu'ils s'accompagnent de toux, d'essoufflement et d'une respiration sifflante, il convient de consulter un pneumologue. Ce dernier pourra exclure d'autres maladies comme l'asthme.
Comment diagnostiquer un rhume des foins ?
Les symptômes décrits, l’examen physique, mais aussi les informations sur les antécédents familiaux et l'environnement domestique suffisent souvent au médecin pour diagnostiquer le rhume des foins. Pour pouvoir déterminer les différents allergènes, une prise de sang et un test cutané sont nécessaires. Les tests cutanés conviennent à tout le monde, sauf en cas de risques connus de fortes réactions allergiques, d'asthme mal contrôlé ou de grossesse.
Le prick-test est le test cutané le plus fréquemment utilisé pour diagnostiquer les allergies. Les personnes qui prennent des médicaments contre les réactions allergiques (antihistaminiques ou cortisone) doivent interrompre leur traitement trois jours avant la date du test cutané. Le test est généralement effectué sur la face antérieure des avant-bras. Le médecin applique différentes solutions contenant des allergènes sur des zones de peau délimitées. Celles-ci sont ensuite introduites dans l’épiderme avec une petite aiguille. Afin d’évaluer le résultat, deux produits témoins sont également appliqués à d’autres endroits de la peau : une goutte d'histamine, qui devrait provoquer l’apparition d’une ampoule, indique un contrôle positif et une goutte de solution saline, qui ne devrait occasionner aucune modification de la peau, atteste un contrôle négatif. L’application de ces produits témoins permet de comparer les résultats avec ceux des allergènes. Le test est considéré positif si des papules se forment et ont un diamètre moyen de trois millimètres.
Il existe également d'autres tests cutanés tels que le test de grattage, le test de frottement et le test épicutané. Si l'on soupçonne une allergie médicamenteuse, on procède alors à un test intradermique.
Le médecin utilise un test sanguin pour déterminer si le système immunitaire a été sensibilisé aux allergènes, c'est-à-dire s'il s'agit d'une allergie causée par un IgE. Ce test permet d’identifier les différents déclencheurs d’allergie avec précision. Il est également possible de diagnostiquer des allergies multiples (par exemple aux pollens de graminées et d'arbres) ainsi que des allergies croisées.
Comment traiter un rhume des foins ?
En règle générale, il est important d'éviter les déclencheurs d’allergies, mais cela n'est souvent pas possible avec le rhume des foins. Les antihistaminiques permettent de soulager les symptômes aigus pendant la saison s'ils sont pris de manière régulière. Une désensibilisation permet d'atténuer durablement les allergies comme le rhume des foins. Ce traitement est également appelé « vaccination anti-allergique » ou immunothérapie (allergénique) spécifique (SIT). Chez 60 à 70 % des personnes allergiques, ce traitement donne de bons résultats à long terme. Alors que les médicaments utilisés pour le traitement aigu du rhume des foins ne traitent que les symptômes, la désensibilisation, elle, s'attaque à la cause. Elle consiste à habituer progressivement le système immunitaire hypersensible aux allergènes concernés en administrant des doses d’allergènes de plus en plus élevées dans l’organisme.
La désensibilisation commence généralement en automne et peut durer jusqu'à trois ans. Il s’agit donc d’un traitement chronophage à long terme. Les extraits d'allergènes sont injectés toutes les semaines jusqu'à la période de floraison et la dose est augmentée petit à petit. Lorsque la dose maximale tolérée est atteinte, cette dose est ensuite injectée sur une plus longue période. Pendant la période de floraison, le traitement se poursuit, mais la dose n’est pas augmentée.
La désensibilisation n'est pas adaptée aux personnes souffrant d’une maladie auto-immune ou d’immunodéficience. La désensibilisation est considérée comme une méthode de traitement sûre. Toutefois, elle engendre parfois des effets secondaires tels que des gonflements et des irritations locales au niveau des points d'injection.
Que faire en cas de rhume des foins ?
Un calendrier pollinique peut s’avérer utile en cas de rhume des foins, car il indique chaque jour le taux de pollen. Pendant la saison de floraison, les personnes souffrant de rhume des foins doivent éviter les endroits où poussent des arbres, des herbes ou des graminées auxquels elles sont allergiques. En ville, étant donné que la concentration de pollen atteint généralement son maximum le soir, il convient de n'aérer que par intermittence pendant la journée et de laisser les fenêtres fermées pendant la nuit. Il est en outre recommandé d'installer des grilles de protection sur les fenêtres et des filtres spéciaux pour la voiture. Pour les cyclistes, utiliser des lunettes de sport peut s’avérer très utile. Il est également préconisé de prendre une douche et de se laver les cheveux le soir avant d'aller se coucher afin de débarrasser le corps du pollen et d'éviter ainsi les symptômes du rhume des foins. Enfin, il n’est pas conseillé de conserver les vêtements portés pendant la journée dans la chambre à coucher.
Publié le : 27.11.2023
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Theresa Holler, pharmacienne en chef chez Farmaline